L’ombre blanche

E. Munch

Poèmes : Heinrich Heine
Musique : Robert Schuman

Mise en scène : Christian Rätz
Avec :
Xavier Boulanger, jeu
Marie-Noële Vidal, contralto
Antje Schur, chorégraphie et jeu
Sébastien Dubourg, piano
Fabrice Kieffer, accordéon

Alexandre Rätz , lumières

Direction artistique du projet : Christian Rätz

Durée 1h 15

Création octobre 2015

La scène représente une salle de banquet, un peu partout sont suspendues des guirlandes en papier ainsi que des guirlandes d’ampoules électriques. La fête est finie.

Sur une grande table, recouverte d’une nappe blanche, subsistent les reliefs d’un repas, quelques bouteilles, des verres partiellement vides. Des chaises sont disposées plus ou moins régulièrement autour de la table, plusieurs sont éparpillées et renversées dans l’espace.

Un nuage opaque de fumée de cigarettes flotte encore dans l’air. Quelques ampoules de la guirlande sont encore allumées, leur lueur blafarde donne à cette salle un aspect fantomatique. Les invités de la noce ont désertés les lieux depuis longtemps.

A un bout de la table, silencieuse et immobile, se tient une «ombre blanche» une silhouette féminine dans une robe blanche, on ne voit pas son visage: Qui est-elle, la mariée? Un spectre? Devant elle sur la table se trouve un verre (une coupe) rempli d’un liquide rouge : du vin ? Du sang?

En face d’elle, un homme est assis, il ne bouge pas, est-il endormi ? A-t-il trop bu? Il est là comme oublié. Il va bientôt prendre la parole.

Les paroles de cet homme, qui va se révéler être notre « poète », passent de l’invective à la confidence, de l’imprécation brutale aux murmures les plus doux.

Deux musiciens sont encore présents, ils vont l’accompagner dans ce douloureux retour aux sources. Soutenues par le son d’un accordéon, ses paroles parfois vont se transformer en lignes mélodiques, en chansons.
Son corps lourd va doucement se mettre en mouvement et progressivement ses déplacements vont se muer en une danse chaotique.

L’énigmatique jeune fille en blanc va prendre part à l’action, sa présence scénique, bien que muette, sera très importante, elle deviendra la véritable chorégraphe de ce ballet qui va se mettre en place entre elle et le poète.
A bout de force, notre poète va petit à petit se calmer, s’écrouler et sombrer dans un sommeil profond.
Sa parole étant épuisée, « une ombre noire » va faire son apparition sur scène et faire naître des profondeurs de la nuit le chant du cycle des Dichterliebe.

Grâce au pianiste et à la contralto, ce chant à la fois joyeux et cynique, grinçant et mélancolique pourra ainsi, une dernière fois, emplir l’espace, envahir au plus profond le cœur du poète endormi, comme une dernière vague.

Est-il arrivé au terme du long voyage de sa vie ?

L’ombre blanche et l’ombre noire se fondent pour ne faire plus qu’une.

A la fin du spectacle sur les dernières notes du piano, l’ombre blanche va recouvrir de son corps celui du poète allongé sur la table, comme un linceul, ultime union de la musique, la poésie et de l’amour.

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